François Badjily, directeur de l’office de tourisme de l’Alpe d’Huez, nous a accordé un entretien pour tirer le bilan de la saison estivale, tout en évoquant déjà la prochaine saison hivernale.
Quel bilan tirez-vous de cet été 2024 ?
2024 a été un bon été pour l’Alpe d’Huez. Juin a été modeste, juillet a connu une légère baisse due à une météo capricieuse et aux élections qui ont perturbé les départs, mais août a dépassé les attentes, avec une hausse de 10 % par rapport à 2023. Les événements comme la Marmotte Granfondo Alpes, la Megavalanche et le Tour de France féminin ont boosté la fréquentation. Le championnat de France d’échecs et le tournoi de pétanque ont également été des succès, notamment en attirant des familles sur une longue période.
Quel regard portez-vous sur l’évolution de la saison estivale à l’Alpe d’Huez ?
La montagne en été s’affirme comme une destination prisée, surtout par les familles et les groupes d’amis. Les visiteurs profitent des remontées mécaniques pour découvrir des paysages à couper le souffle, sans pour autant tous être de grands randonneurs.
Les animations du soir attirent du monde, avec des températures plus fraîches qu’en vallée. Cette année, le concert gratuit de Magic System du 15 août a été une belle surprise et a confirmé cette tendance, avec un public nombreux et une ambiance festive rappelant les grands bals populaires.
Quelles sont les nouveautés attendues cet hiver sur le domaine skiable ?
Cet hiver, le domaine sera optimisé avec la rénovation des cabines du DMC Grandes Rousses, permettant une meilleure gestion des flux vers les sommets. Bien que la vitesse des appareils ne changera pas, l’amélioration du débit avec ces grandes cabines sera un véritable gain de temps.
« Le marché français reste stable, mais nous voyons un afflux de skieurs venant de basses altitudes, surtout depuis le bassin grenoblois. »
En mars, nous accueillerons à nouveau Tomorrowland avec une capacité étendue à 24 000 personnes. S’enchaîneront ensuite le Skiopen Coqs d’Or et la Coupe de la Fédération, avant de terminer la saison avec le Challenge des moniteurs.
Quels sont les grands défis de la station dans les années à venir ?
L’Alpe d’Huez vise à dynamiser les périodes creuses, notamment en juin et septembre, en attirant une clientèle qui vient naturellement, mais qui pourrait être mieux exploitée. La station propose une multitude d’activités, et l’objectif est d’aller au-delà du ski pour offrir des expériences variées.
Nous constatons un excellent taux de conversion entre les nuitées et les journées de ski. Le développement de nouvelles infrastructures, comme des terrains de padel couverts, est également à l’étude pour répondre à la demande croissante.
Quelles sont les premières tendances de réservation pour cet hiver ?
Les réservations sont déjà très encourageantes. Tous les hébergeurs sont optimistes, et nous observons une forte demande étrangère, notamment des Américains, Canadiens, Suisses, et bien sûr des Belges et Danois. Le marché français reste stable, mais nous voyons un afflux de skieurs venant de basses altitudes, surtout depuis le bassin grenoblois. Avec l’ensoleillement exceptionnel de la station, nous sommes bien partis pour prolonger la saison jusqu’à fin avril.
Comment la station se structure-t-elle pour vivre tout au long de l’année ?
De plus en plus de commerces restent ouverts à l’année, réduisant ainsi le nombre de saisonniers. Le logement reste un défi majeur à l’Alpe d’Huez, mais plusieurs programmes sont en cours pour permettre à la population locale de rester sur place. Le développement de ces infrastructures est essentiel pour garantir une activité économique et touristique tout au long de l’année.