Nicolas Restout, directeur de l’office de tourisme du Val d’Allos, nous a accordé un entretien pour tirer le bilan de la saison estivale, tout en évoquant déjà la prochaine saison hivernale et les projets en cours.
Quel bilan tirez-vous de l’été 2024 ?
Juillet a été plus compliqué avec un démarrage plus lent à l’échelle nationale. Heureusement, nous nous sommes bien rattrapés en août. Une partie de la clientèle s’est reportée sur septembre, avec des vacances de juillet décalées sur ce mois-là. Cet été, le bike park de Val d’Allos-Le Seignus a bien fonctionné, grâce à une politique d’investissement importante.
De nombreuses améliorations ont été apportées, avec la création de nouvelles pistes, et cela a rencontré un franc succès, avec une augmentation de la fréquentation de 20 % sur la saison estivale. Nous avons aussi observé un fort développement de l’utilisation des vélos à assistance électrique (VAE), avec des nouveautés sur les circuits dédiés.
Avez-vous des nouvelles concernant la réouverture du Col d’Allos ?
Le col d’Allos a été fermé en raison des intempéries de novembre, entraînant des glissements de terrain qui ont fragilisé la route à plusieurs endroits. Des travaux sont en cours pour remettre en état la route, et nous espérons une réouverture pour l’été prochain.
Comment expliquez-vous le succès de la montagne en été ?
Il règne une ambiance conviviale à la montagne, et les gens viennent chercher un peu d’oxygène, une échappatoire, dans un cadre moins fréquenté que d’autres stations. Nous avons aussi accueilli une clientèle belge, mais cette destination attire principalement des propriétaires de résidences secondaires et des locaux qui louent leurs logements.
De nombreux biens sont à vendre à La Foux d’Allos et au Seignus. Comment l’expliquez-vous ?
Depuis la pandémie de COVID, il y a eu un important turnover dans les appartements. Certains propriétaires ne souhaitent plus investir dans des rénovations ou se conformer aux nouvelles normes. À La Foux, beaucoup ont investi pendant la période COVID, ce qui a entraîné un mouvement dans le parc immobilier.
« La station se concentre sur le développement du ski de randonnée, avec une restructuration des zones de moyenne altitude. »
Plusieurs projets sont actuellement à l’étude, mais rien de concret pour le moment. Avec l’arrivée des Jeux Olympiques, même si Val d’Allos n’accueille pas d’épreuves, cela pourrait nous permettre d’attirer une clientèle fuyant les stations accueillant les JO. En 1992, Val Thorens avait effectué de gros investissements sans accueillir d’épreuves, et cela avait bien fonctionné.
Quelles sont les nouveautés prévues cet hiver dans le Val d’Allos ?
De nombreux événements sont prévus, comme un concert d’ouverture de la saison avec Kendji Girac. Il y aura également des nouveautés, notamment la séparation entre la gestion du domaine skiable de Val d’Allos-Le Seignus et la commune. Des aménagements sont en cours, tels que la piste de luge des Chauvets, une zone ludique, des partenariats avec l’ESF, et le snowtubing.
La station se concentre aussi sur le développement du ski de randonnée, avec une restructuration des zones de moyenne altitude. Le ski alpin reste bien sûr présent, mais nous développons des activités complémentaires pour attirer différents profils de skieurs. Le Seignus pourrait ainsi devenir une station complémentaire de Val d’Allos-La Foux.
Où en est le projet de liaison entre le Val d’Allos et Pra Loup ?
Le projet de liaison entre les deux stations est toujours d’actualité, avec une étude écologique en cours. Le tracé est défini, et les travaux pourraient débuter, au mieux, à l’été 2025, ou au plus tard en 2026. La livraison de la télécabine, qui reliera la vallée avec une gare intermédiaire, est prévue pour l’hiver 2027. Ce projet pourrait réellement renforcer l’attractivité de la station.
Quels sont les atouts du Val d’Allos ?
La station à un potentiel énorme, surtout en hiver. C’est un véritable trésor caché. Il y a encore beaucoup à faire, notamment en matière d’aménagement du domaine skiable, de signalétique, et d’activités autour du ski. Nous envisageons également de créer des centres de bien-être, un bowling, et d’autres activités indoor, qui manquent lors des périodes où les intempéries limitent l’accès aux pistes. La télécabine ne suffira pas à elle seule : il faudra développer un ensemble d’activités complémentaires. La liaison entre les deux stations permettra un accès pour les piétons, en hiver comme en été, et ne sera pas seulement destinée aux skieurs.