Christophe Lavaut, directeur de Val d’Isère Tourisme, nous a accordé un entretien pour tirer le bilan de la saison estivale, tout en évoquant déjà la prochaine saison hivernale.
Quel bilan tirez-vous de cet été 2024 ?
Cet été à Val d’Isère a été hors norme, à l’opposé de ce que nous avons l’habitude de connaître. La station a traversé une saison touristique très particulière, avec une énorme chute de fréquentation jusqu’à la fin juillet. Heureusement, août a largement compensé et a été exceptionnel.
Les trois dernières semaines ont particulièrement surperformé, au point que Val d’Isère a enregistré une augmentation de 2 % du nombre de nuitées par rapport à l’année dernière, qui était déjà une année record. Depuis la période Covid, nous observons une fréquentation inédite. Avant, nous comptions environ 115 000 nuitées l’été. Cette année, nous en sommes à 195 000, soit presque le double. Mais cela reste tout de même loin des 1,6 million de nuitées en hiver.
Quel regard portez-vous sur l’évolution de la saison estivale à Val d’Isère ?
La saison estivale a été marquée par une hausse notable de la fréquentation et des activités sportives. Nous avons constaté une augmentation globale de 13 % sur les activités outdoor et indoor, avec une progression similaire pour le « Val Pass ». Bien que la consommation totale des activités n’ait progressé que de 5 %, certains événements, comme la course de trail début juillet, ont maintenu une fréquentation stable, voire légèrement supérieure à celle de l’année dernière, malgré un contexte globalement plus difficile. Selon les commerçants, les visiteurs d’août ont dépensé plus que ceux de juillet.
« Le bike park et la location de vélos électriques connaissent également une forte augmentation. »
Les tendances observées confirment la popularité croissante du « pass illimité », en place depuis deux ans. Les événements traditionnels, tels que la fête du village ou la « Fête du Vieux Val », continuent d’attirer, sous réserve d’une météo favorable. Parmi les nouveautés, le « gel blaster » (une version écologique du paintball) a rencontré un vif succès, tout comme le e-bike. Nous avons d’ailleurs aménagé un village dédié au vélo, avec un parcours pédagogique pour initier les visiteurs avant qu’ils ne s’attaquent à la montagne. Le bike park et la location de vélos électriques connaissent également une forte augmentation.
Quelles sont les évènements attendus cet hiver ?
Cet hiver, nous misons sur des événements majeurs, notamment le « Critérium de la Première Neige » le 14 décembre, première étape de la Coupe du Monde de ski, un événement clé pour lancer la saison qui démarre officiellement le 30 novembre. La Fédération Internationale de Ski est déjà venue pour préparer cet événement, et tout se déroule bien.
Sur le plan culturel, nous organisons des événements comme « ClassicaVal » en janvier et le « Festival International du Film Nature et Découverte » en avril, qui célèbre la montagne et l’aventure, avec des réalisateurs internationaux. Présenté par Sylvain Tesson, ce festival est un incontournable. En fin de saison, nous proposerons trois semaines d’animations, concerts, et « Ski and Chill », avec des événements phares comme la « Coupe HEC », attirant des étudiants pour des compétitions sur neige et des concerts organisés par des partenaires locaux comme « La Folie Douce ».
Et sur le domaine skiable ?
La grande nouveauté est la nouvelle télécabine du Vallon de l’Iseran, remplacée après quarante ans de service et qui sera opérationnelle le 20 décembre prochain. Ce chantier ambitieux, réalisé en seulement quelques mois, va permettre de fluidifier le trafic des skieurs et d’améliorer l’accès au glacier, offrant un confort et une rapidité accrus.
Quels sont les objectifs de la station à moyen terme ?
Notre priorité est d’améliorer la fiabilité de nos infrastructures, notamment en remplaçant les installations anciennes comme celle du Vallon de l’Iseran, pour éviter les fermetures liées au vent. Bien que Val d’Isère ait déjà un excellent taux d’occupation en hiver, le développement de la saison estivale est une priorité. Grâce à notre altitude, nous avons un réel potentiel pour allonger la saison et attirer plus de visiteurs en été, afin de réduire notre dépendance à l’hiver.