Directrice du domaine skiable des Arcs depuis deux ans, Aurélie Lévêque retrouve ici la station de son enfance, celle où elle a appris à skier avec sa mère, monitrice. Engagée dans un vaste chantier de transformation, elle revient pour Le Petit Montagnard sur les réussites de l’hiver, les grandes nouveautés estivales à venir, et les ambitions d’un territoire tourné vers la montagne à l’année.
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Quel bilan tirez-vous de la saison d’hiver aux Arcs ?
Une saison très satisfaisante, avec une fréquentation globalement stable par rapport aux hivers précédents. Ce qui est marquant cette année, c’est l’excellente tenue du mois d’avril, grâce à un jeu de calendriers favorable avec les vacances étrangères et un week-end de Pâques très tardif. Cela conforte notre stratégie de montée en puissance sur cette période. En parallèle, les retours clients sont très encourageants.

Nous menons des enquêtes de satisfaction à froid sur l’ensemble de la destination, et plus précisément sur le domaine skiable. Cette année, nous enregistrons une progression de 7 % de taux de satisfaction. Plus de la moitié de nos visiteurs (52 %) se déclarent « très satisfaits ». Ils plébiscitent particulièrement le peu d’attente aux remontées mécaniques et la modernité des équipements.
Quelles ont été les nouveautés les plus marquantes ?
L’investissement majeur, c’est bien sûr celui autour du nouveau Transarc, à hauteur de 45 millions d’euros. Il enregistre +45 % de passages par rapport à l’hiver précédent, c’est un vrai succès. La nouvelle télécabine du Transarc a renforcé la colonne vertébrale de la station : elle permet de relier Arc 1800 à Arc 2000, puis à Peisey-Vallandry et de revenir.
Quels sont les autres futurs grands projets de la station ?
La grande nouveauté à venir, c’est la nouvelle télécabine de Villaroger, qui remplacera les anciennes remontées fixes trois places. Elle proposera 10 places assises, avec portes-skis extérieurs, comme au Transarc. Elle réduira drastiquement le temps d’accès à Arc 2000 depuis Villaroger : moins de 8 minutes, contre 25 actuellement. Ce chantier d’envergure sera livré en décembre 2025, avec en complément un centre de services et un parking au pied de la remontée.
Depuis deux ans, nous avons beaucoup investi dans le Bike Park. Nous voulons rendre l’offre plus accessible à tous.
Côté freestyle, nous avons commencé à rénover le snowpark – désormais rebaptisé « Spark ». Il a été repensé comme un véritable lieu de vie, avec une belle terrasse. On a aussi revu la lisibilité avec de nouveaux totems d’entrée sur chaque ligne de saut ou de box. À terme, on veut en faire un espace multifonctions, utilisé également l’été pour l’apprentissage du VTT et la contemplation.
Quelles sont vos priorités pour cet été ?
Nous allons continuer à développer des sentiers thématisés. Cet été, un nouveau parcours baptisé « L’Homme Cairn » verra le jour, entre l’intermédiaire du Transarc et le sommet de Vallandry. Il sera conçu pour les familles, avec un univers autour des minéraux. L’idée, c’est de donner autant de sens à une visite estivale qu’à un séjour en hiver. Continuer de développer le domaine l’été est une ambition forte du territoire.
Le vélo est-il l’avenir estival de la station ?
Le vélo fait clairement partie des piliers. Depuis deux ans, nous avons beaucoup investi dans le Bike Park. Nous voulons rendre l’offre plus accessible à tous. Une piste verte en VTT n’est pas une piste verte en ski : il faut donc familiariser dès le plus jeune âge. Nous avons notamment créé une piste verte sous la télécabine des Villards.

Nous travaillons aussi à la diversification des pistes pour différents niveaux. La commune de Bourg-Saint-Maurice est très moteur sur ce sujet. La fréquentation augmente, même si elle reste marginale comparée à l’hiver. Mais nous posons des bases solides.
Quels sont les rendez-vous à ne pas manquer sur le domaine ?
Tous les jours, du lundi au vendredi, des animations seront proposées sur le domaine. Nous voulons installer une vraie dynamique estivale. Côté mobilité, nous allons aussi mieux exploiter le funiculaire, qui relie Bourg Saint Maurice aux Arcs, pour en faire un axe de circulation durable et pratique, avec une ambition urbaine.
Comment faire vivre le domaine de montagne à l’année ?
C’est un objectif fort, porté par la commune. Le funiculaire et le télésiège de la Cachette ouvrent dès le 15 juin chaque année, et ce jusqu’à mi-septembre. Le week-end devient un moment stratégique. De nombreux projets sont en cours, notamment un grand festival vélo qui devrait voir le jour en juin 2026.
Vous êtes revenue aux Arcs il y a deux ans. Quel regard portez-vous sur votre mission ?
Je suis très attachée à cette station. C’est ici que j’ai grandi, que j’ai appris à skier avec ma mère. C’est un territoire qui me tient à cœur. Depuis deux ans, je découvre une formidable énergie autour du domaine, avec des projets porteurs de sens. Les Arcs ne sont pas seulement un domaine skiable, mais un véritable domaine de montagne. C’est tout l’enjeu : faire vivre cette montagne toute l’année.