Après une saison hivernale « particulièrement réussie », la station de Tignes se projette déjà vers un été 2025 ambitieux. Frédéric Porte, son directeur, revient pour nous sur les temps forts de l’hiver et les grands projets à venir, de l’Adventure Park au modèle « Tignes 2050 ».
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Quel premier bilan tirez-vous de la saison d’hiver à Tignes ? Quels ont été les temps forts de cette saison ?
La saison d’hiver a été un bon cru. On est sur une dynamique de croissance des activités, avec un excellent enneigement en début de saison, ce qui a très bien lancé l’hiver. La fréquentation s’est maintenue ensuite, et on a constaté un réel engouement pour le ski. Notre clientèle était très skieuse, elle a vraiment profité du domaine. On a eu une légère incertitude en fin de saison, mais comme on mise beaucoup sur la mi-saison, les conditions étaient encore décisives. Et on a eu une très forte chute de neige – 140 cm – le 17 avril, ce qui nous a permis de terminer sur trois semaines avec des conditions optimales. Au final, une très belle saison d’hiver.
Fréquentation, hébergements, retombées économiques : les chiffres sont-ils au rendez-vous cette année ?
C’est une nouvelle année record. On a même dépassé les chiffres d’avant-Covid. Si on prend l’ensemble des nuitées, on est à +2,3 %, ce qui représente environ 2,5 millions de nuitées. Selon les périodes, l’augmentation est plus ou moins marquée, mais elle est bien là. Le taux d’occupation des lits marchands est aussi en hausse, d’environ +1 %. Et côté domaine skiable, les chiffres sont encore supérieurs. Le nombre de passages aux remontées mécaniques montre que les gens ont encore plus skié que d’habitude. Il y a eu une vraie intensité d’usage du domaine.
Quelles ont été les nouveautés ou les améliorations les plus appréciées cet hiver ?
À Tignes, on modernise constamment. Chaque année, on améliore le domaine pour fluidifier les accès. Après le télésiège débrayable de l’Aiguille Rouge l’hiver dernier, on a ouvert cette saison le nouveau télésiège du Marais. Ces équipements permettent de ne pas attendre, et donc de faire encore plus de descentes. Côté animations, on a eu plusieurs temps forts : des étapes de la Coupe du monde de ski alpin, une très belle fréquentation du Mountain Shaker, et un festival de musique électronique en fin de saison qui a affiché complet sur toutes les dates.
Tignes est l’une des rares stations françaises à vivre aussi intensément l’été. Quelles sont vos ambitions pour la saison estivale 2025 ?
Nos ambitions estivales sont toujours fortes. On a réussi à faire de l’été une saison à part entière. Juillet et août enregistrent une fréquentation très élevée. On ne ménage pas nos efforts : il y a un vrai programme d’animations et d’événements. Globalement, on est déjà en avance sur la fréquentation. Le taux d’occupation moyen est déjà au-dessus de 40 %, et on devrait frôler les 55 % en août, ce qui est un record pour une station d’altitude. Cela montre que le pari de l’été à Tignes fonctionne.
Quels seront les grands rendez-vous de l’été à Tignes ?
L’hiver est centré sur le ski, l’été est consacré à la glisse sous toutes ses formes, notamment autour du vélo. On accueille des équipes professionnelles de cyclisme sur route qui viennent s’entraîner à Tignes pour leurs grandes échéances. Le Bike Park ouvre le 28 juin, et la liaison avec Val d’Isère sera opérationnelle la semaine suivante.
Il y a un plan pluriannuel de modernisation du domaine skiable, avec plusieurs remontées mécaniques structurantes prévues à partir de 2026.
On aura aussi une version estivale du Mountain Shaker, avec notamment des épreuves d’enduro dans les Alpes. La Haute Route des Alpes passera par Tignes fin août, et le Tour de l’Avenir organisera un prologue et une arrivée ici même. On observe une fréquentation estivale qui progresse fortement grâce au VTT, avec une carte MyTignes en nette hausse malgré sa version désormais payante. Le vélo tout terrain et le VTT à assistance électrique connaissent un véritable essor chez nous.
Côté activités de plein air, quelles offres vont être renforcées ou innovées cet été ?
Nous allons inaugurer le nouvel Adventure Park le 28 juin, dans la plaine olympique de Tignes, au Val Claret, juste à côté du stade semi-synthétique. Ce sera un très bel équipement, spectaculaire, avec un parc aventure, de l’accrobranche et des tyroliennes. Malgré une offre déjà très riche avec la carte MyTignes, le bike park, Accroland… On continue d’investir. Deux terrains de padel seront également livrés au printemps 2026. Les travaux commencent dès cet été.
Le modèle « quatre saisons » de Tignes est souvent cité en exemple. Quels sont vos leviers pour faire vivre la station toute l’année ?
On est plutôt sur un modèle de deux grandes saisons fortes, avec une logique de vie annuelle à Tignes. On ouvre de mi-novembre à début mai pour l’hiver, et de mi-juin à mi-septembre pour l’été. Entre les deux, on garde de la vie de village, mais pas en mode station touristique.
À moyen terme, quels projets structurants sont en préparation pour renforcer l’attractivité de Tignes ?
Il y a un plan pluriannuel de modernisation du domaine skiable, avec plusieurs remontées mécaniques structurantes prévues à partir de 2026. Ces nouveaux équipements permettront de remplacer des installations anciennes par des appareils plus performants, plus économes, et mieux adaptés à nos besoins. Ce sont des projets d’investissement importants portés par la société ALTA, notre nouveau modèle d’exploitation.
Justement, où en est la démarche « Tignes 2050 » ?
On distingue « Tignes 2030 », qui porte la transition du territoire, et « Tignes 2050 », une grande consultation citoyenne qui a permis de dessiner la vision de long terme de la station. L’un des résultats majeurs de cette démarche, c’est la création de la société ALTTA, portée par la collectivité, qui reprendra la gestion des remontées mécaniques dès juin 2026. C’est une décision forte, un projet d’intérêt général issu d’un processus participatif.