Avec le changement climatique qui bouleverse les saisons hivernales, les stations de ski cherchent des alternatives pour diversifier leurs activités et assurer leur pérennité. Parmi les solutions émergentes, le VTT sur neige séduit de plus en plus de stations et de pratiquants. Faut-il y voir une réponse viable aux défis économiques et écologiques des stations de ski ?
Ces dernières années, de nombreuses stations françaises ont misé sur le VTT sur neige pour enrichir leur offre hivernale. Équipés de fatbikes – ces vélos dotés de pneus larges et crantés pour une meilleure adhérence – ou de VTT classiques adaptés, les amateurs de glisse peuvent désormais dévaler les pistes damées ou emprunter des sentiers enneigés spécialement aménagés.
Loin d’être un simple effet de mode, cette discipline trouve son public, des skieurs en quête de nouvelles sensations aux adeptes de VTT souhaitant prolonger leur saison d’activité en montagne.
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Certaines stations, comme Méribel avec son VTT Winter Tour, proposent des événements dédiés où les visiteurs peuvent tester la discipline sur des parcours sécurisés. D’autres, comme Les Orres, Tignes, Val d’Isère ou Les Arcs, ont déjà intégré le VTT sur neige à leur offre régulière, avec des itinéraires balisés et parfois même des excursions nocturnes.
Ce développement s’inscrit dans une volonté plus large des stations de s’adapter aux conditions climatiques, en proposant des expériences alternatives lorsque la neige manque ou lorsque les températures sont trop élevées pour assurer un enneigement optimal.
Un enjeu économique et climatique pour les stations
Si les stations misent sur cette pratique, c’est aussi parce qu’elle représente une alternative viable à la baisse d’enneigement, notamment en moyenne montagne. Selon Domaines Skiables de France, les investissements dans les équipements de loisirs hors ski sont en nette augmentation (+24 % sur cinq ans).
Cette tendance répond à la nécessité de rentabiliser les infrastructures tout au long de l’année, en optimisant l’usage des remontées mécaniques pour des activités d’été comme le VTT, la randonnée ou le trail.
Cette transition est déjà bien engagée. Des stations comme Le Grand-Bornand ou Les Gets, qui attirent une clientèle importante de VTTistes en été, voient dans le développement du VTT sur neige un moyen de prolonger la saison et d’amortir leurs investissements.

Cette dynamique permet aussi de toucher un public plus large, notamment les jeunes adultes de 18 à 34 ans, qui sont aujourd’hui surreprésentés dans la clientèle des sports d’hiver, selon une étude menée par Atout France.
Toutefois, cette transition n’est pas sans défis. Si la cohabitation entre skieurs et VTTistes sur les pistes peut poser des problèmes de sécurité, certaines stations ont déjà commencé à aménager des parcours dédiés.
L’accessibilité du matériel reste aussi un frein : les fatbikes, encore peu répandus, coûtent entre 1 000 et 3 000 euros, ce qui limite leur démocratisation. La location pourrait être une solution pour encourager davantage de pratiquants à essayer cette discipline.
Un complément au ski plutôt qu’un remplacement
Le VTT sur neige ne remplacera pas le ski alpin, qui reste l’activité phare des stations en hiver.
En revanche, il pourrait devenir un pilier essentiel de la diversification des activités, en particulier pour les domaines qui souffrent du réchauffement climatique et qui cherchent à offrir de nouvelles expériences aux visiteurs.
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Avec des événements comme le Snowleader Mountain Test à Méribel, où le VTT est testé par le grand public aux côtés d’autres disciplines hivernales, l’intérêt pour cette pratique ne cesse de croître.
Dans cette optique, certaines stations des Alpes, à l’image de Morzine ou Serre Chevalier, amorcent déjà une mutation vers des stations multi-saisons, où l’hiver et l’été se confondent progressivement pour permettre une exploitation touristique toute l’année.