Si l’on s’en tient aux chiffres, l’hiver 2025 a été plutôt stable sur les sommets de la région Auvergne-Rhône-Alpes. Malgré des vacances d’hiver placées sous le signe de l’incertitude – météo capricieuse, réservations en flux tendu, calendrier moins favorable – la montagne a su garder son cap. Et comme souvent, ce sont les clientèles étrangères qui ont joué les locomotives, venant compenser un léger fléchissement du public français.
C’est le premier enseignement livré par les données du dispositif Orange Flux Vision, relayées par Auvergne-Rhône-Alpes Tourisme : la fréquentation étrangère est en hausse de 10,2 % par rapport à l’hiver précédent. En clair, nos amis d’outre-Manche et d’outre-Rhin ont répondu présents, tout comme nos voisins belges, avec respectivement +21,6 % pour le Royaume-Uni, +12,8 % pour l’Allemagne et +8,6 % pour la Belgique. Mention spéciale aux Américains, dont les nuitées ont bondi de +27,5 %.
Dans le même temps, les Français se sont faits plus discrets, avec une baisse globale de 6,9 % sur l’ensemble de la période. Un recul qui s’explique par un schéma en dents de scie : hausse durant les deux premières semaines, tassement la troisième, et chute marquée début mars. Un phénomène sans doute amplifié par le contexte économique, la météo et l’effet « fin de vacances scolaires » mal aligné cette année.
Alpes du Nord : une valeur sûre
Dans ce paysage à géométrie variable, les stations des Alpes du Nord continuent de faire figure de pilier. Le taux d’occupation moyen des hébergements marchands s’élève à 86,1 % entre le 8 février et le 7 mars 2025, selon les données de G2A Consulting. C’est presque un copier-coller de 2024, avec seulement 0,4 point de moins, malgré un calendrier moins favorable. Résultat : un taux de satisfaction global de 77 % parmi les professionnels interrogés.
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Une performance d’autant plus remarquable que les réservations de dernière minute brouillent désormais les pistes pour les observateurs du secteur. Le réflexe « je réserve au dernier moment si la météo suit » gagne du terrain, compliquant les prévisions mais maintenant l’activité.
Massif central et Jura : le blues des stations
Si l’ambiance reste au beau fixe sur les crêtes alpines, les reliefs du Massif central et du Jura peinent à garder la cadence. Dans ces massifs plus modestes et plus dépendants des aléas d’enneigement, la saison a été plus timide. Le taux de satisfaction plafonne à 56 % dans le Massif central et à 51 % dans le Jura, selon les retours des professionnels. En cause ? Des conditions météo souvent instables, une neige moins abondante et un calendrier qui n’a pas joué en leur faveur.
Heureusement, le décalage des vacances scolaires de certains pays européens vers la fin mars et le début avril semble offrir un sursaut salvateur. La semaine du 5 avril enregistre +26,7 points d’occupation par rapport à l’an dernier. De quoi prolonger la saison et redonner un peu d’oxygène aux hébergeurs de haute altitude.