Alors que la montagne continue d’attirer chaque année des millions de visiteurs, une récente étude menée par Atout France et ses partenaires éclaire sur les pratiques hivernales des Français, leurs aspirations et les enjeux à venir. Si le ski demeure une valeur sûre, la diversité des activités et les préoccupations environnementales redessinent progressivement le paysage du tourisme montagnard.
La montagne séduit une large partie de la population française : 59 % des Français s’y sont rendus au moins une fois ces trois dernières années, que ce soit pour une simple journée ou un séjour prolongé. Sans surprise, l’été reste la période privilégiée (43 % des Français la fréquentent en été), mais l’hiver attire tout de même 30 % des Français, confirmant l’attrait de la saison froide pour ses paysages enneigés et ses activités spécifiques.
Parmi les pratiquants d’activités de neige, le ski alpin reste le principal déclencheur de séjour : 40 % des Français ayant séjourné en montagne en hiver y vont avant tout pour skier. Toutefois, 1 Français sur 3 privilégie désormais la montagne hivernale pour le dépaysement, le repos et la découverte du patrimoine local. Cette diversification des attentes se traduit par un intérêt croissant pour la randonnée, les visites culturelles et l’épicurisme.
Des enjeux cruciaux autour de la neige et du prix
Si la neige est un atout majeur, elle constitue aussi un point de vigilance. Un tiers des Français renonce à un séjour en hiver en raison du risque de faible enneigement. À l’inverse, ceux qui choisissent une station de haute altitude pour sécuriser leur séjour peuvent être freinés par une fréquentation excessive.
Le coût reste le frein numéro un : 1 Français sur 2 estime que le prix des séjours en montagne est trop élevé. L’étude souligne une sur-représentation des catégories aisées parmi les séjournants en hiver, avec un seuil de bascule autour de 3 000 € nets par mois par foyer. Les catégories modestes, elles, sont sous-représentées de 11 points par rapport à leur poids dans la population générale.
Un public jeune et des séjours de plus en plus fractionnés
Contrairement aux idées reçues, les jeunes générations répondent présent en montagne : les 18-24 ans (+4 points) et les 25-34 ans (+9 points) sont plus nombreux que la moyenne nationale parmi les visiteurs hivernaux. Ce constat est encore plus marqué pour les disciplines alternatives comme le ski de fond (+6 points chez les 18-24 ans, +11 points chez les 25-34 ans).
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Autre tendance notable : la durée des séjours se raccourcit. Si les longs séjours (5 nuits et plus) restent majoritaires (43 %), les courts séjours (moins de 4 nuits) séduisent tout autant (41 %). En moyenne, près de la moitié des visiteurs réalise au moins trois séjours par hiver.
L’accès au logement joue également un rôle clé : plus d’un tiers des vacanciers bénéficient d’un hébergement gratuit grâce à un bien familial ou un prêt entre proches. Un phénomène qui souligne l’impact des résidences secondaires, souvent critiquées comme des « lits froids », mais qui contribuent néanmoins à la fréquentation hivernale des stations.
Un avenir entre innovation et durabilité
Face aux mutations en cours, les acteurs du tourisme en montagne doivent s’adapter. 79 % des Français pensent que les stations vont devoir réinventer une partie de leurs activités d’ici dix ans. Une évolution perçue comme nécessaire, mais qui ne signifie pas la fin du ski : les pratiquants comptent bien poursuivre leur passion, voire intensifier leur pratique.
La neige de culture suscite des opinions partagées : 66 % des Français l’estiment indispensable ou utile, un chiffre qui monte à 75 % chez les jeunes et les skieurs réguliers. À l’inverse, 1 Français sur 4 considère qu’il s’agit d’un non-sens écologique.
Le tourisme durable devient une priorité pour de nombreux vacanciers. 63 % des Français veulent préserver la qualité de vie des habitants, notamment sur les questions d’emploi (55 %) et de logement (54 %). 57 % demandent une meilleure gestion des ressources naturelles, en particulier de l’eau et de l’énergie.