Le rideau tombe sur les 25 kilomètres de pistes du Hautacam. Dans les Hautes-Pyrénées, cette petite station familiale, perchée à 1 500 mètres d’altitude, a annoncé la fin définitive de son activité de ski alpin. Un symbole fort du basculement climatique que connaît la moyenne montagne.
Après trois hivers consécutifs sans enneigement suffisant, les chiffres ont fini par trancher. Le syndicat mixte du Hautacam, soutenu par la Communauté de Communes Pyrénées Vallées des Gaves et la mairie de Lourdes, ne peut plus combler les déficits.
Cette année encore, il aurait fallu mobiliser 1,44 million d’euros pour maintenir à flot un domaine devenu trop incertain. En comparaison, les années précédentes tournaient autour de 630 000 euros. L’écart est devenu insoutenable.
« Une économie qui n’a plus d’hiver »
La décision, difficile, cristallise un bouleversement plus large. Comme d’autres domaines de moyenne altitude, le Hautacam subit de plein fouet les effets du réchauffement climatique.
Sans garantie de neige, sans possibilité de neige de culture sur une base aussi fragile, et avec une saison qui se raccourcit drastiquement, le modèle économique du ski alpin devient un pari perdu d’avance.
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Malgré tout, l’activité en montagne ne s’arrête pas. Déjà engagé dans une transition vers un tourisme « quatre saisons », le site du Hautacam continuera à accueillir visiteurs et familles, même sans skis aux pieds.
Luge sur rail, descentes en bouées, randonnées panoramiques… Autant d’alternatives qui permettent de maintenir un lien avec le territoire. Ces projets ont pu voir le jour grâce à un soutien combiné de l’État, de la région, du département et de l’Europe.
Une zone d’initiation, si la neige le permet
En cas d’enneigement exceptionnel, une petite zone d’initiation au ski pourrait être temporairement mise en place. Mais ce ne sera plus l’ADN de la station.
Ce revirement marque la fin d’une époque : celle où les petits domaines skiables comme Hautacam pouvaient encore miser sur la régularité des saisons.
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Sur place, l’émotion est vive. Un commerçant de la station a lancé une pétition intitulée « Non à la fermeture de la station de ski du Hautacam ».
Elle a déjà rassemblé près de 1 200 signatures, témoignant d’un attachement fort à une station familiale, à taille humaine, qui représentait une alternative douce au tourisme de masse.