Bourg Saint Maurice – Les Arcs – Sous le regard silencieux des anciens murs du 7e bataillon de chasseurs alpins, le quartier des Alpins vit un basculement inédit. Longtemps simple espace à la vocation incertaine, il devient désormais le théâtre d’un double mouvement : celui d’une création culturelle foisonnante et d’une réponse concrète à la crise du logement qui frappe la Haute Tarentaise.
Dans deux bâtiments conservés de l’ancienne caserne, l’association « La Friche Artistique et Solidaire » prend ses quartiers.
Un lieu de vie et de création pensé pour accueillir ateliers d’artistes, résidences, performances et expérimentations. Ici, tout se croise : théâtre, danse, arts visuels, artisanat, numérique ou encore écriture, dans un esprit de proximité avec les habitants.

« Nous avions cette opportunité d’offrir un espace à un collectif citoyen et artistique, explique Chloé Chetelat, adjointe à l’urbanisme. Ces bâtiments devaient initialement être démolis. Nous avons choisi de les conserver et de leur offrir une seconde vie grâce à un urbanisme transitoire : plutôt que des murs vides, nous avons des lieux de rencontres et de projets . »
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L’association a obtenu une convention de trois ans et ouvre dès cet été une première programmation : concerts intimistes, ateliers participatifs, bar associatif et projets collaboratifs. Avec, à terme, l’ambition d’en faire un pôle culturel ouvert toute l’année.
Répondre à la crise du logement
Mais la mutation ne s’arrête pas là. Le quartier des Alpins, autrefois prévu pour de la résidence touristique, change d’ADN/. « Nous avons fait le choix d’une vie à l’année, et non plus d’un quartier figé sur l’économie de loisirs » précise Chloé Chetelat.

Les anciens bâtiments attenants vont accueillir des logements saisonniers et permanents : chambres avec espaces communs pour les travailleurs de passage (pompiers, renforts de gendarmerie, saisonniers), et studios réhabilités pour une occupation pérenne.
Ce programme, porté par une société d’économie mixte à majorité communale, vise une livraison à l’horizon 2028.
Parallèlement, le reste du quartier (voir photo principale) est pensé pour un panorama inédit de logements : résidence seniors, accession sociale via le BRS (Bail Réel Solidaire), habitat participatif et logements en location intermédiaire.
Un quartier qui change le visage de la ville
Une mixité qui répond à la diversité des besoins : jeunes actifs, familles locales, retraités ou encore saisonniers, souvent contraints à des solutions temporaires et coûteuses.
Derrière ces chantiers, une idée forte : transformer cette ancienne enclave militaire en bassin de vie et de culture, à l’image de ce qui a déjà été réalisé avec le Base Camp Lodge. Une microfolie (accès numérique à des œuvres muséales nationales), une recyclerie, des ateliers d’artisans et un bar associatif rythmeront bientôt l’endroit.
« C’est un pari, reconnaît l’adjointe. Mais un pari nécessaire : sans logement abordable et sans offre culturelle à l’année, une ville de montagne se vide dès la saison terminée. »