À 2 100 mètres d’altitude, face au lac turquoise et aux neiges éternelles de la Grande Motte, le « golf des marmottes » offre un décor à couper le souffle. Ici, les drives se jouent sous le regard curieux des chamois, les putts se tentent avec en toile de fond les sommets du parc national de la Vanoise. Et derrière ce parcours hors normes, un homme orchestre la saison estivale : Alexis Le Meur, directeur du Golf de Tignes.
« Le golf a été créé en 1969 avec seulement neuf trous » raconte Alexis. Vingt-deux ans plus tard, en 1991, le parcours s’étend à dix-huit trous, devenant ainsi le plus haut d’Europe dans sa catégorie. « L’autre parcours le plus haut, à Andermatt, n’est qu’un neuf trous. On est fiers de ce statut. »
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Ici, le jeu est aussi sportif que le cadre est grandiose : fairways vallonnés, greens plongeant vers le lac, vues imprenables sur les glaciers. La star du parcours ? Le trou numéro 7, signature incontestée, avec un départ en surplomb qui fait plonger la balle vers l’azur et les tufs en arrière-plan.
Trois semaines pour tout remettre en place
La beauté du site a un prix : celui de l’altitude. « On a souvent de la neige jusqu’en mai. On dispose de trois semaines pour tout installer : signalétique, arrosage, tonte… C’est un vrai défi. »
L’équipe permanente – neuf personnes en pleine saison – se mobilise dès la fonte des neiges pour redessiner le parcours et s’assurer que tout soit prêt pour l’ouverture, fin mai.
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L’exploitation s’achève le 7 septembre, une date dictée autant par la météo que par le calendrier touristique. « Après la rentrée, il y a beaucoup moins de monde, et il faut préparer l’hivernage avant les premières neiges d’octobre. »

Le golf de Tignes vit au rythme des compétitions : en moyenne deux par semaine, le dimanche et le mercredi. Certaines, comme l’Open de Tignes du 2 août, ont rassemblé joueurs confirmés et amateurs dans une ambiance conviviale, avec le soutien d’une association sportive très active.
« On accueille aussi des sportifs de haut niveau qui viennent s’oxygéner : tennismen, rugbymen… Certains ont un excellent niveau de jeu. »
Un avenir en transition
Malgré son image de parcours exigeant, le site séduit un public varié, entre vacanciers curieux, habitués de longue date et golfeurs de montagne. « Beaucoup hésitent à venir, par crainte du relief ou des cailloux. Mais une fois qu’ils ont joué ici, ils reviennent. Entre les marmottes, le lac et les sommets, c’est un cadre extraordinaire. »
Cette saison est particulière. Le golf arrive en fin de délégation de service public. « Nous faisons partie de la STGM (Société exploitant les remontées mécaniques de Tignes), mais le projet est de passer sous gestion via une SPL (société publique locale) avec la mairie. On espère que la dynamique sera maintenue et que les investissements se poursuivront. C’est un atout majeur pour Tignes. »

Alexis Le Meur, lui, vit sa deuxième saison comme directeur, après une dizaine d’années passées sur le site. « On est une petite équipe jeune, motivée, presque tous joueurs. On est à fond pour faire vivre ce parcours unique. »
Au golf du lac, on vient pour jouer, respirer et s’émerveiller. Et souvent, on repart avec une certitude : à Tignes, les plus beaux swings se font… les pieds dans l’alpage, aux côtés des marmottes.