Bourg Saint Maurice – Les Arcs – On l’aperçoit à peine, fil tendu entre les crêtes du col de la Chal et les hauteurs d’Arc 2000. Mais il suffit de lever les yeux au ciel, ou de tendre l’oreille, pour entendre les cris étouffés des téméraires qui s’y élancent. Ici, à 2600 mètres d’altitude, au cœur de la Haute-Tarentaise, la tyrolienne de l’Aiguille Rouge offre une expérience aérienne unique, fusionnant frissons alpins et prouesse technique.
« Elle fait 1800 mètres de long, avec un départ à 30 degrés d’inclinaison. C’est énorme pour une tyrolienne : on est sur une pente maximale autorisée. Ce qui en fait probablement la plus raide d’Europe, peut-être même du monde » explique Éric Libet, référent de l’activité pendant la saison estivale.

À l’arrivée, perchée à plus de 2000 mètres, un ingénieux système de freinage inspiré des porte-avions accueille les passagers : « un chariot tape dans un tampon, relié à deux cordes et des chaînes qui montent pour ralentir la course… de façon étonnamment douce » sourit-il.
Cinquante à soixante-dix secondes suspendues dans le vide. Le temps semble se dilater au gré de la vitesse – entre 100 et 150 km/h – et des conditions météo. L’été, les paysages verdoyants s’étendent sous les pieds, tandis que l’hiver, la neige gomme les reliefs et accentue la sensation d’apesanteur. Deux expériences à part entière. « Certains reviennent justement pour vivre les deux versions, c’est très fréquent » constate Éric.
Voler à 140 km/h au-dessus des pistes
Ouverte aux passagers dès 25 kg en position assise (et jusqu’à 120 kg), la tyrolienne permet aussi des vols en duo – à condition de ne pas dépasser 150 kg au total, avec un écart de poids maximum de 40 kg entre les deux. Les plus audacieux peuvent tenter le vol allongé, tête en avant, à partir de 45 kg.
Accessible via des créneaux réservés en ligne, l’activité est proposée de mi-décembre à fin avril, puis de fin juin à début septembre. En haute saison estivale, les vols s’enchaînent entre 9h40 et 16h30, avec une pause méridienne. Le tarif ? 47 € du mardi au samedi, 37 € les dimanches et lundis, pour ce qui reste l’un des grands frissons des Alpes françaises.
« On voit de tout passer : des familles, des groupes d’amis, des passionnés de tyroliennes qui comparent les installations d’un pays à l’autre… C’est une clientèle variée, mais tous ressortent avec la banane. »