Le vent est plus vif, l’air plus pur, et le silence presque total. Perchée à 3 456 mètres d’altitude, la terrasse sommitale du téléphérique de la Grande Motte offre un spectacle qui coupe le souffle : en contrebas, les glaciers encore vaillants, les reliefs déchiquetés du parc national de la Vanoise, et à perte de vue, un entrelacs de cimes, de neige et de roches.
C’est ici que débute Altitude Expériences, l’une des aventures emblématiques de l’été à Tignes. Une immersion verticale unique dans l’univers de la haute montagne.
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« Ce téléphérique, c’est une icône, il a été mis en service en 1968 » raconte Isabelle Beinat, cheffe de projet sur le site. « Il a connu une vraie métamorphose en 2018 : nouvelles cabines, nouveaux câbles, nouveaux aménagements. »

Car sous vos pieds, c’est toute une machinerie d’altitude qui œuvre discrètement : deux câbles porteurs, un câble tracteur en aluminium, et une logistique millimétrée. De quoi faire de l’ascension un ballet fluide, malgré l’hostilité naturelle du glacier.
La terrasse sommitale, elle, a été spécialement conçue pour ces nouvelles cabines. Aujourd’hui, elle accueille touristes curieux, marcheurs aguerris, photographes en quête de lumière pure et skieurs tardifs, pour qui le mois de juillet rime encore parfois avec virages en altitude.
Une ascension mythique, modernisée
Mais les réalités du climat n’épargnent pas ces hauteurs. « On ressent clairement le raccourcissement des périodes skiables. Là où autrefois on pouvait skier quasiment tout l’été, aujourd’hui on parle plutôt de trois à quatre semaines d’ouverture » confie Isabelle. « Cette année, on a ouvert le 23 juin, et on fermera autour du 28 juillet. » En cause : le retrait du glacier, la fonte accélérée, les crevasses qui se rouvrent.
Pourtant, quelques chutes de neige récentes ont redonné un sursis. « Le froid nocturne nous aide, il resserre un peu la neige. » Des équipes de ski viennent encore s’entraîner, mais elles sont bien moins nombreuses qu’il y a quelques années. L’incertitude rend chaque saison unique.

L’été, le glacier attire désormais une autre catégorie de visiteurs. « On accueille aussi des randonneurs et des amoureux de la montagne qui viennent pour la vue, pour l’expérience. »
Guidés par des professionnels, certains s’élancent vers l’ascension de la Grande Motte, crampons aux pieds, corde nouée au harnais, à la conquête d’un sommet qui impose le respect.