C’est une montagne d’histoires et de records. À l’Alpe d’Huez, les descentes mythiques se succèdent, portées par des noms devenus emblématiques : Sarenne, Tunnel, Combe Charbonnière, Brèche… Quatre itinéraires qui ont forgé la réputation de la station iséroise et continuent d’attirer les skieurs du monde entier, avides de grands dénivelés et de sensations pures.
Sarenne, la reine des descentes
Du sommet du Pic Blanc, à 3 330 m d’altitude, la légendaire Sarenne déroule ses 16 kilomètres de descente ininterrompue jusqu’au village d’Alpauris. Une piste unique au monde, tant par sa longueur que par l’émotion qu’elle suscite.
Dès les premières pentes, la sensation de vertige se mêle à l’excitation : un premier mur impressionnant, réservé aux skieurs aguerris, avant que la piste ne s’adoucisse et serpente dans un décor grandiose. À mesure que l’on s’éloigne des remontées mécaniques, le silence prend le dessus. Seuls demeurent le crissement des skis et le souffle du vent.
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« Le premier run est un peu effrayant, mais Sarenne devient rapidement roulante et très agréable » confie Pauline Zini-Smith, conseillère municipale déléguée au tourisme. Plus bas, la pente s’assagit, les rochers s’effacent, et la lumière éclaire une vallée sauvage baignée de soleil.
Au total, plus de 1 820 m de dénivelé continu : un marathon de glisse, une odyssée blanche que tout skieur rêve d’avoir cochée au moins une fois dans sa vie.
Le Tunnel, prouesse et vertige
Creusé à même la montagne dans les années 1960, le Tunnel demeure un chef-d’œuvre d’audace. Long de 200 mètres, cet impressionnant boyau relie le glacier de Sarenne au versant principal de l’Alpe d’Huez.
À sa sortie, une claque : une pente à 70 % d’inclinaison, vertigineuse, où seuls les très bons skieurs osent s’aventurer.
Le projet, imaginé par Georges Rajon, hôtelier visionnaire et pionnier du tourisme alpin, fut longtemps jugé irréalisable. Pourtant, dès 1964, le pari est tenu. Le tunnel ouvre et devient instantanément une légende, saluée pour sa démesure et son caractère spectaculaire.
« Il faut une semaine et trois personnes pour enneiger le tunnel à l’aide d’une brouette à moteur » raconte-t-on encore, preuve du défi technique que représente ce passage mythique.
La Combe Charbonnière, l’âme sauvage
Moins connue, la Combe Charbonnière séduit les puristes. Hors-piste damée à la main, exposée plein sud, elle s’étire dans une gorge large, entre falaises et blocs rocheux.
On y retrouve les traces d’une ancienne exploitation minière, vestiges encore visibles dans le secteur de l’Herpie.
Avec ses 1 000 mètres de dénivelé, cette piste offre une atmosphère brute, presque minérale.
Pas de foule ici : seulement le vent, le soleil et la sensation de skier dans un décor oublié. Un joyau caché, que les habitués décrivent comme une « pépite sauvage ».
La Brèche, le secret bien gardé
Voisine de la Combe Charbonnière, La Brèche en partage le caractère indompté. Plus isolée encore, rarement damée, elle semble flotter hors du temps.
Ses 1 130 mètres de dénivelé plongent vers la vallée dans un silence absolu. Pour beaucoup, c’est la plus belle descente « hors-piste »… sans en être une.